Ou plutôt, ce soir j’ai survolé France 1940,
Blitzkrieg in the west d’A. Shepperd, dans la série Campaign, chez Osprey (version old school). Avis
mitigé sur cette présentation de la bataille de France. Grosso modo, le livre
s’articule en trois parties :
- la présentation comparative des
belligérants. Pas de vraies surprises, que ce soit en terme d’effectifs,
d’équipements ou d’état-major ;
-
la bataille de France, jour après
jour, du 10 au 17 mai 1940. C’est dense, fouillis même, et quelques cartes
supplémentaires auraient été les bienvenues ;
-
enfin, la débâcle, Dunkerque, le
bilan…
Manque de cartes donc, mais une iconographie
riche et variée, qui agrémente un texte souvent trop dense. Petite bouffée
d’oxygène dans un anglais pas littéraire, mais chiant à mourir.
Au final, je retiendrai, sur le plan
historique, trois faits qui changent quelque peu ma vision du conflit.
Premièrement, outre le manque de préparation
et de clairvoyance du commandement français (que je ne me permettrai pas de
juger, soit dit en passant), c’est surtout la chaine logistique et de soutien
allemand qui est extraordinaire. Une belle démonstration de projection de
forces avec un ravitaillement à distance du territoire là où même les Français
sont restés paralysés faute de munitions ou de carburant.
Deuxièmement, la part prédominante de
l’aviation allemande, que ce soit au niveau des appareils et de leur
production, ou au niveau de leur doctrine d’emploi. La combinaison infanterie,
aviation et blindés, dont la coordination requiert entrainement et
communication, illustre encore une fois le train d’avance des Allemands sur les
« à cotés », transmissions, transports, reconnaissance… Et ce en
dépit d’une armée pas forcément plus performante au niveau des effectifs ou de
la qualité du matériel.
Du coup, j’ai envie de relire Pilote de
guerre, de Saint-Ex…
Du coup, j’ai envie de relire le Grand cirque,
de Clostermann… Du coup…
Mais d’abord, je vais aller fouiller dans les
quelques numéros du magazine Guerre & Histoire (d’approvisionnement quasi impossible
ici), pour retrouver l’article sur « le mythe du soldat allemand ».
Je vous en reparlerai dès que j’aurai remis la main dessus.
Enfin, et c’est aussi pourquoi je veux relire
Saint-Ex, c’est le coup effroyable en vies humaines de cette bataille. Car même
si ce qui, il me semble, a marqué les esprits, reste la débâcle, il faut saluer
la résistance de l’armée française. Je ne dis pas ça par chauvinisme, mais les
chiffres de l’Osprey donnent le vertige : 2.190.000 pertes françaises
(tués, blessés, disparus, prisonniers), 68.111 Britanniques, 23.350 Belges et
9.779 Néerlandais. Les Allemands ne sont pas en reste avec 156.492 pertes.
C’est infiniment plus que ce que j’imaginais. Cataclysmique.
En dehors de ces quelques considérations sur
cette lecture (qui n'engage que moi et seront peut-être remises en perspective pas de prochaines lectures), somme toute très instructive, j’en ressortirai de menues idées
figurinistiques.
Une idée de scénario pulp pour commencer, dans
lequel un groupe de quelques artisans communistes essaierait d’infiltrer une
usine Renault pour saboter des chars, à la veille de la drôle de guerre. C’est
l’anecdote dont je parlais en début d’article. Faudra que je me renseigne un
peu plus.
Ensuite, pourquoi pas un mode campagne sur une
section allemande de reconnaissance tentant d’avancer en territoire hostile…
Espionnage, sabotage…
Et puis une armée allemande pour faire face
aux Français, mais une armée belge pour faire face aux Allemands. Et puis Check
your six !
Bref, des idées, des idées, des idées, mais
là, il est temps d’aller se coucher.
See you soon autour du prochain bouquin, en attendant
(impatiemment, désespérément) mon colis.
Ludiquement,
J.S